Fiscalité

L’usufruit locatif social, un puissant outil de défiscalisation

Le 24/11/2023
L’usufruit locatif social (ULS) permet à un investisseur, particulier ou institutionnel, de louer son bien immobilier à un organisme social pendant une période allant de 15 à 20 ans. Le propriétaire confie ainsi à son locataire l’usufruit, ou l’usage de la propriété, et conserve la nue-propriété du bien. Il en récupère la pleine propriété à l’issue du contrat. Ce dispositif est particulièrement avantageux pour le propriétaire. Il acquiert le bien à un tarif décoté, bénéficie de réductions d’impôt sur le revenu, d’une exonération de la taxe foncière et d’autres avantages sociaux. Le bailleur usufruitier récupère de son côté la gestion du logement social, en percevant notamment les loyers des locataires.

Investir dans l'usufruit locatif social

 

L’usufruit locatif social (ULS) consiste à démembrer un bien immobilier neuf. Vous confiez l’usufruit (ou l’usage) de celui-ci à un bailleur social, et vous conservez la nue-propriété du bien. Le bailleur usufruitier récupère alors la pleine gestion du bien : mise en location, perception des loyers, entretien de l’immeuble… Comme propriétaire, vous ne touchez donc aucun revenu locatif pendant la période du contrat. A l’issue de cette période, fixée entre 15 et 20 ans en région parisienne et 15 et 17 ans en régions, le bailleur doit rendre le bien immobilier en parfait état à son propriétaire.

 

L’usufruit locatif social est un dispositif encadré. L’investisseur doit ainsi obtenir l’autorisation de la préfecture du département, et l’accord de la mairie de la commune où se situe le bien immobilier. Il doit ensuite rédiger, en collaboration avec un expert du droit immobilier, une convention de démembrement ou contrat de réservation.

  • Celle-ci précise les rôles et devoirs de chaque partie :
  • Le propriétaire cède l’usufruit du bien immobilier, et ne perçoit aucun revenu locatif. Il est informé des dates des assemblées générales et en reçoit les comptes-rendus.
  • Le bailleur social récupère la gestion du bien et perçoit les revenus locatifs. Il est chargé de l’entretien des parties communes et des parties privatives, des gros travaux, de la remise en état à la fin de la période d’usufruit. Il doit également s’acquitter des frais de syndic et de gestion courante, des taxes et des provisions exigées par le syndic,
  • La répartition des charges entre chaque partie,
  • La date des assemblées générales,
  • Les modalités de jouissance du bien,
  • Les modalités de répartition des sommes issues de la vente de l’immeuble.

 

Le propriétaire du bien immobilier peut tout à fait revendre avant la fin du contrat, sur le marché secondaire de la nue-propriété, ou marché de la “seconde main”. Un marché particulièrement dynamique, du fait de la qualité et du bon entretien des biens vendus.

 

Bon à savoir : La SCPI comme outil pour investir dans l’ULS

Il est tout à fait possible d’investir dans l’ULS via une Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI). Cela vous permet d’investir progressivement, sans devoir acquérir la totalité d’un bien immobilier. Les SCPI de “plus-values”, à l’inverse des SCPI de rendements, ne versent pas de revenus à leurs investisseurs, car elles ne perçoivent pas de loyer. Elles sont en revanche intéressantes pour les ménages disposant déjà de revenus fonciers mais souhaitant alléger leur imposition.

Les bénéfices de l'usufruit locatif social

Pour un investisseur, les bénéfices de l'usufruit locatif social sont d’abord fiscaux. Pendant toute la durée du contrat, le propriétaire n’est pas redevable de la taxe foncière, et le bien n’entre pas dans le calcul de l’assiette de l’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI). L’ULS s’avère donc un placement intéressant pour les ménages au patrimoine déjà conséquent.

 

Le nu-propriétaire peut par ailleurs déduire de son impôt sur le revenu les intérêts des emprunts contractés pour acquérir ou rénover le bien immobilier, dans la limite de 10 700 euros.

 

En cas de revente du bien, la plus-value réalisée est taxée forfaitairement à 19% et 17,2% de prélèvements sociaux.

 

La fiscalité n’est pas le seul avantage de l’usufruit locatif social. L’investisseur profite d’un prix très réduit au moment de l’achat, allant jusqu’à 60% de décote. A l’issue du contrat, il récupère la pleine propriété du bien, soit 100% de la valeur d’un bien payé 40%. Il peut également profiter de la valorisation du bien tout au long du contrat, et ainsi espérer réaliser une plus-value à la revente.

 

Ce dispositif permet donc à un investisseur de se constituer une épargne de long terme sans alourdir son imposition. La transmission de ce patrimoine est enfin fiscalement avantageuse, puisque seule la valeur de la nue-propriété entre en compte dans le calcul des droits de succession. Dans ce cadre-là, la donation de son vivant prend tout son intérêt.

 

La mise en œuvre de l’opération

Cet investissement particulier, comme tout investissement, nécessite une stratégie adaptée à vos besoins et objectifs. Plusieurs étapes sont à observer pour investir dans l’usufruit social locatif :

  • Réaliser une étude de marché afin d’identifier les zones géographiques et les typologies de biens offrant les meilleures perspectives de rentabilité,
  • Vous renseigner sur les conditions d'éligibilité à l'ULS, variant selon les organismes de logement social,
  • Trouver un bien répondant à vos critères par vous-même ou à l’aide d’un professionnel,
  • Signer votre contrat d'usufruit : le contrat de réservation ou la convention de démembrement,
  • Terminer l'usufruit à l'expiration de la durée prévue au contrat. Vous récupérez alors la pleine propriété du bien.

 

Comme on le voit, investir dans l’usufruit locatif social est un outil d’investissement à long terme intéressant d’un point de vue fiscal et immobilier. N’hésitez pas à vous faire accompagner dans votre démarche par un professionnel afin d’optimiser au mieux votre investissement.

 

Bon à savoir : La SCPI comme outil pour investir dans l’ULS

Il est tout à fait possible d’investir dans l’ULS via une Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI). Cela vous permet d’investir progressivement, sans devoir acquérir la totalité d’un bien immobilier. Les SCPI de “plus-values”, à l’inverse des SCPI de rendements, ne versent pas de revenus à leurs investisseurs, car elles ne perçoivent pas de loyer. Elles sont en revanche intéressantes pour les ménages disposant déjà de revenus fonciers mais souhaitant alléger leur imposition.

Bon à savoir : Les pièges à éviter

Si vous envisagez d’investir en ULS, certains pièges sont à éviter. Il est d’abord primordial de bien choisir le bien dans lequel vous souhaitez investir, le sérieux de l’opérateur responsable de sa gestion, et enfin la zone géographique du bien. Privilégiez les zones très tendues en matière de logement et de terrains à bâtir si vous espérez réaliser une plus-value à l’issue du contrat.