Qu'est-ce que l'ISR (Investissement Socialement Responsable) ?
Le 24/05/2018Les différentes approches de l’ISR
L’une des confusions les plus fréquentes concerne l’ISR et le Solidaire. L’Investissement Socialement Responsable consiste à prendre en compte des critères ESG (Environnement, Social et Gouvernance) dans le choix des titres qui constituent un portefeuille alors que l’Investissement Solidaire alloue une partie (moins de 10 %) de ses encours au financement, sans rémunération, de causes telles que l’habitat ou la réinsertion. Parmi les approches ISR, on distingue :
Le « best in class » : C’est la méthodologie la plus ancienne. Elle consiste à sélectionner, sur des critères ESG, les meilleurs acteurs dans chaque secteur d’activité. Cette approche rencontre un certain scepticisme chez les épargnants car elle induit la présence de secteurs tels que les groupes pétroliers, mal perçus d’un point de vue ISR.
Le « best effort » : Il s’agit pour le gérant de chercher à obtenir, via un investissement financier, une influence sur les entreprises quel que soit leur secteur d’activité et de favoriser celles qui réalisent les progrès les plus significatifs.
Le « best in univers » : Contrairement au « best in class », les meilleurs acteurs sont sélectionnés parmi l’ensemble des titres cotés, indépendamment de leur secteur d’activité, ce qui peut conduire à l’exclusion d’un ou plusieurs d’entre eux.
Les thématiques : L’investissement se focalise sur une seule thématique liée au développement durable. Par exemple la transition énergétique, l’égalité hommes/femmes ou la nutrition saine.
Ces approches sont complémentaires et peuvent se combiner entre elles. Ainsi, un fonds thématique peut, lui aussi, intégrer des critères ESG. En effet, une gestion focalisée, par exemple, sur les énergies propres peut, tout à fait, être attentive à la gouvernance des entreprises ou au bien-être des salariés.
Les performances financières
Les anciennes approches ISR qui consistaient à investir sur l’ensemble des secteurs tout en réduisant l’univers de valeurs de manière un peu contrainte et subie n’ont pas donné des résultats très convaincants en termes de performances financières.
Mais les tendances récentes montrent un fort développement de gestions responsables de conviction avec des approches plus constructives de l’ISR. L’idée sous-jacente est qu’en investissant dans des titres qui intègrent de manière positive des problématiques structurelles telles que le réchauffement climatique, les inégalités ou la raréfaction des ressources naturelles, on s’expose à des entreprises plus innovantes et plus à même de faire partie des futurs vainqueurs de la transition vers un business model plus durable. C’est un moteur supplémentaire de performance.
Par ailleurs, le durcissement des normes environnementales et de santé publique a conduit à une hausse significative des risques financiers (amendes) et de réputation. Les entreprises qui ne prennent pas en compte la soutenabilité sur le long terme de leur activité présentent donc un profil de risque plus dégradé que les autres.
Comment mesurer l’impact environnemental et social de l’ISR ?
L’évaluation de l’impact concret d’un investissement responsable constitue un véritable défi mais d’importants progrès ont été réalisés. Les entreprises communiquent de plus en plus sur des critères environnementaux et sociaux. De plus, l’article 173 de loi de transition énergétique oblige les investisseurs institutionnels à publier la contribution de leurs investissements dans la lutte contre le changement climatique et la favorisation de la transition énergétique.
Les reportings extra-financiers publiés par les sociétés de gestion gagnent donc régulièrement en qualité et affichent des mesures telles que les émissions de CO2, la consommation d’eau ou le taux de féminisation du Conseil Exécutif.
Au-delà de l’amélioration des reportings, on constate un fort développement de fonds qui investissent sur une seule thématique environnementale ou sociale (les énergies propres ou le bien-être au travail, par exemple), ce qui rend l’investissement plus lisible pour l’épargnant.
Article rédigé le 16/02/2018 par la Direction de la Gestion Privée de BPE